L'esprit et la lettre

Le livre : Book (anglais), Buch (allemand), Libro (italien)

Plus que des définitions, certaines personnes ont su avec quelques mots, donner une définition correspondant à un aspect du livre.

Le dictionnaire universel encyclopédique Larousse

Assemblage de feuilles imprimées ou manuscrites, réunies pour former un volume. (Ö) Chez les anciens, copie díun ouvrage sur du parchemin, des feuilles díécorce, de papyrus, etc., écrites díun seul cÙté et réunies en une bande qui síenroule autour díun petit cylindre.

Le Livre des Morts des anciens Egyptiens

Pour posséder un encrier et une palette.
´ ‘ toi, le grand esprit dont parle le Livre Sacré de Thot,
Et qui contemple en silence ton Pére divin,
Voici que, devenu un Esprit sanctifié, jíarrive devant toi !
Moi, Ame vivante, douée des puissances magiques,
Puisées dans les Livres Sacrés de Thot (Ö)
Je tiens ces livres dans mes mains,
Pour passer entre Seth et Aker.
Jíapporte avec moi líEncrier et la Palette
Et je les remets entre les mains de Thot, le Scribe divin. ª



Jacques Guignard
On retrouve se genre de titre, et de théme, ailleurs et pour díautres civilisations : le Bardo Thˆdol, Livre des Morts tibétain fut ´ couché par écrit au temps de Padma Sambhava au VIIIe siécle de notre ére ª nous explique le Dr. W.-Y. Evans-Wentz ; le codex de Paris, présenté comme le livre des Morts maya, est líun des trois ouvrages conservés de cette civilisation mésoaméricaine qui connut son apogée du IIIe au IXe siécle avant díÍtre brisée par les ´ conquistadores ª à partir de 1519.
Les deux principaux livres tabellaires sont vraisemblablement la Bible des Pauvres et Ars bene Moriendi (Art de bien mourir) ; le premier nommé parut simultanément en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, avec le texte dans la langue du pays concerné ; le second eut quelque vingt éditions avec texte en latin, italien, allemand, flamand, français, espagnol et hollandais.
(Ö) les plus anciens fragments, qui nous ont été conservés díéditions indiscutablement réalisées au moyen de líart nouveau (la typographie) (Ö) sont : 1) un fragment de poéme sur le Jugement Dernier (Weltgericht) comprenant quatorze vers, et appartenant à une úuvre du XIVe siécle appelée Sibyllenbuch (Ö). Les spécialistes le datent des années 1445-1446 (Ö). 2) Trois éditions différentes de Donat (Ö).

Héraclite
La sibylle qui, díune bouche écumante, fait entendre des paroles sans agrément, sans parure et sans fard, fait retentir ses oracles pendant mille ans ; car cíest le dieu qui líinspire.

Charles-ferdinand Ramuz
Nous sommes venus lentement, difficilement à la vie par les livres, au travers des livres.

Paul Chalus
Ainsi, les hommes ont fait les livres, et les livres, à leur tour, ont façonné les hommes.

Svend Dahl, histoire du livre, éd. Lamarre-Poinat
Le mot grec et le mot latin qui désignent le livre, biblos et liber, signifient tous deux écorces. (Ö)
Si líon veut remonter, dans un domaine quelconque de líhistoire de la civilisation, jusquíaux témoignages les plus anciens, il est rare, on le sait, que líon síadresse en vain aux Egyptiens. (Ö) Le rouleau de papyrus le plus ancien que líon connaisse date díenviron 2400 av. J.-C. La plupart des papyrus qui nous sont conservés ont été sauvés gr‚ce à la coutume religieuse qui voulait que líon dépos‚t dans la tombe du mort divers textes sacrés, des priéres, etc., pour le protéger durant sa pérégrination aux royaumes des morts, et parmi ceux-ci, le ´ livre des morts ª a surtout joué un grand rÙle. Il est connu depuis 1800 av. J.-C. environ.


Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, líapparition du livre, éd. Albin Michel
Depuis fort longtemps, les historiens ont accoutumé de diviser en deux grandes périodes líévolution du livre manuscrit en Europe occidentale. ´ Période monastique ª et ´ période laÔque ª (Ö), (Ö) Avant mÍme que les ateliers de copistes se fussent pleinement développés, à la fin du XIIe siécle et dans la premiére moitié du XIIIe siécle, les textes latins des ouvrages díAristote avaient pu se répandre en Europe.

(Ö) Dans la masse des livres imprimés avant 1500, quíon est convenu díappeler les ´ incunables ª, une proportion énorme de livre en latin : 77% du total environ ; puis quelque 7% de livres en italien, 5 à 6% de livres en allemand, 4 à 5 % en français, et un peu plus de 1% en flamand. Parmi ces ouvrages les textes religieux dominent évidemment : 45% environ du total. Puis les livres de caractére littéraires, classiques, médiévaux et contemporains : un peu plus de 30 % ; viennent ensuite les livres de droit (un peu plus de 10%) et les livres de caractéres scientifiques (environ 10%).

(Ö) Disons du milieu du XVe siécle aux avant-derniéres décennies du XVIIIe siécle (Ö) une société díélite va de plus en plus síeffacer devant une société de masse. Et donc líimprimerie se trouve conduite à des transformations nouvelles et profondes. Des besoins nouveaux, une clientéle nouvelle. Et donc le machinisme se substitue à líantique travail à bras (Ö). Lentement mais puissamment, la machine síintroduit dans ce qui devient lí ´ industrie du livre ª.


Maurice Audin, histoire de líimprimerie, éd. A. et J. Picard
(Ö) Rien ne pouvait redresser le courant qui portait le livre vers son véritable destin : depuis les origines de la typographie, il était líoutil mÍme de la démocratisation de la culture.


Charles Peguy, úuvres en prose, éd. Gallimard ´ la pléiade ª
Líillettré des anciens temps lisait au livre mÍme de la nature. Ou plutÙt il était du livre mÍme, il était du livre mÍme de la création. Le lettré de tous les anciens temps était un homme de livre(s) et lui-mÍme il était un ou quelques livres. Le moderne est un journal, et non pas seulement un journal mais nos malheureuses mémoires modernes sont de malheureux papiers savatés sur lesquels on a, sans changer le papier, imprimé tous les jours le journal du jour. Et nous ne sommes plus cet affreux piétinement de lettres.

Nos ancÍtres étaient du papier blanc et le lin mÍme dont en fera le papier. Les lettrés étaient des livres. Nous modernes nous ne sommes plus que des macules de journaux.


Les tranchefiles Les chiffres romains


Méthodes et moyens utilisés pour communiquer, parmi tant d'autres
- Líassemblage de feuille imprimée ou manuscrite (volume)

- Un parchemin
- des feuilles díécorces
- des feuilles de papyrus
- la nature
- la pierre
- le livre
- le livre manuscrit
- líencrier et la palette
- la typographie
- un journal
- communiquer
- líimprimerie
- outils mécanisés
- le travail à bras
- la machination
- des mots
- les lentilles
- la télévision
- le téléphone
- une bibliothéque
- internet


La nuit du livre